À tous les matins, j'ai un petit rituel. De la rue Hutchison, je roule à vélo jusqu'à la rue de Gaspé. En chemin, je déguste le meilleur café au lait du Mile-End et j'arrive à l'atelier le plus lumineux en ville. Impossible de débuter sa journée de mauvaise humeur! En plus, j'ai la chance de partager un superbe atelier avec Marie-Ève Émond, la designer de Betina Lou.
Avant de devenir "colocataire", je connaissais un peu Marie-Ève et j'aimais déjà sa marque de vêtements. Depuis que je partage son atelier, j'admire encore plus son travail. En plus d'avoir beaucoup de talent, Marie-Ève est une excellente entrepreneure.
Betina Lou
Depuis sa création, la marque de vêtements Betina Lou a connu une forte croissance. Betina Lou a maintenant des points de vente aux États-Unis, au Japon et un peu partout au Canada. Sa collection de printemps/été 2011 part des rayons comme des petits pains chauds. J'ai eu un avant-goût de la prochaine collection automne/hiver de Betina Lou, et elle est très prometteuse. Il y a une petite robe noire et blanche à surveiller. Succès garanti!
Betina Lou, c'est une belle histoire dans l'industrie de la mode. Quelle est sa recette?
J'ai pris le temps de jaser avec ma voisine d'atelier!
{ALMM} La marque Betina Lou existe depuis maintenant 2 ans, comment décrirais-tu l’évolution de ta ligne?
{M-E.E} Je pense que la plupart des éléments caractéristiques de la ligne qui étaient là au début se raffinent au fil des saisons, comme la féminité, les coupes ajustées et les couleurs neutres. D’autres aspects s’y ajoutent et varient selon les collections, comme l’influence des classiques britanniques ou de la garde-robe masculine, par exemple.
{ALMM} Tu as rapidement obtenu des nouveaux points de vente à l'extérieur du Québec, c'était planifié? Penses-tu que les designers québécois doivent exporter pour pouvoir vivre de leur design?
{M-E.E} Oui, j’avais prévu d’aborder des boutiques dans les autres grandes villes canadiennes dès les premières saisons. Je pense que lorsque l’on s’adresse à un marché de niche, il faut penser à aller rejoindre cette même niche ailleurs qu’au Québec. Puis des boutiques à l’extérieur du Canada ont commencé à découvrir la ligne sur le web et je prends évidemment les opportunités intéressantes qui se présentent.
{ALMM} Que réponds-tu aux gens qui disent que la mode québécoise est trop chère?
{M-E.E} C’est certain qu’il y a peu d’entreprises québécoises qui se spécialisent dans le bas de gamme puisqu’on ne peut pas rivaliser avec les prix de l’Asie. La majorité de l’offre se situe donc dans le moyen et le haut de gamme, et les prix sont alors comparables à ceux des marques internationales équivalentes. Je pense qu’il faut voir l’achat d’une pièce de qualité comme un investissement.
{ALMM} Parmi ta collection printemps/été 2011, que suggères-tu pour :
Aller à un 5 à 7… La robe Lola
Aller travailler... Les jupes Janette ou Heidi et la robe Billie
Se balader un dimanche… Le short taille haute Dorothy avec la camisole Lea rose pâle, ou la robe Betty en dobby de soie et coton.
{ALMM} À quoi devrait-on s'attendre pour ta prochaine collection automne-hiver ? Est-ce que le retour des années 70 t'influence?
{M-E.E} Disons les années 70 dans les films de Truffaut ou de Chabrol, qui m’ont inspiré des jupes «A-line» boutonnées à l’avant, des teintes de truffe, sable et bourgogne et des chemisiers à petit col rond. Sinon, toujours beaucoup de noir, de marine et d’ivoire, des petites robes en laine faciles à porter et les tailles hautes caractéristiques de la ligne.
Merci Marie-Ève!
(Je vous tiens au courant des prochaines nouveautés:)