La Raffinerie: Inspiration AH2012

C’est connu, les designers courent d’une collection à une autre. Ils ont peu de temps pour se préparer. Pourquoi préparer les collections autant à l’avance? Je vous partage mon expérience avec La Raffinerie.

De retour de New York, j’avais beaucoup de pain sur la planche. En mai, je suis déjà plus de deux mois en retard avec la collection automne/hiver 2012-2013! Ce n’est pas la fin du monde, mais dans l’industrie de la mode, c’est toujours mieux d’être à temps…

Les saisons
En mode, il y a deux grandes saisons: l’automne/hiver et le printemps/été. Idéalement, un designer doit avoir ses échantillons prêts avant le début des semaines de mode. Les acheteurs étrangers sont en ville. Les propriétaires de boutiques demandent les lookbook. À défaut d’être prêt, on peut passer à côté de ventes potentielles. Donc, c’est important d’être prêt. Tous les designers veulent être prêts, mais ce n’est pas souvent le cas! De mon côté, je m’améliore. je suis en retard pour la collection automne/hiver 2012, mais je suis bien partie pour préparer celle du printemps/été 2013. Oui, le printemps n’est même pas terminé, et je pense déjà à l’année prochaine!

Le carnet de commandes
Les propriétaires de boutiques passent leurs commandes plus de six mois à l’avance. Pour les designers de vêtements, il est très important de remplir leur carnet de commandes pour préparer la production avec les sous-traitants. Ils doivent commander les tissus, préparer les patrons, couper le tissu, et gérer la production des vêtements de A à Z selon le nombre de commandes qu’ils ont reçu. Pour les designers d’accessoires, la production est plus relaxe. Il y a moins d’intermédiaires. Les propriétaires de boutique commandent aussi les accessoires après avoir commandé les collections de vêtements. Toutefois, les acheteurs qui se déplacent de l’étranger s’attendent à voir les nouvelles collections des designers de vêtements et d’accessoires. Pas le choix, on doit être prêt en même temps ou l’on n’a pas de commande!

Inspirations
Lors de mon séjour chez Henri Bendel, le seul item que j’ai acheté (c’est un peu cher comme magasin!), c’est le livre Gypset des éditions Assouline. Cela dit, j’aurais pu acheter ce livre n’importe où. Je crois qu’il est en vente chez Multimag à Montréal, mais lorsque je l’ai feuilleté, j’ai tout de suite reconnu mon inspiration pour ma collection automne/hiver. Mon inspiration: un mix de culture avec un penchant gypsy et bohème. J’utilise beaucoup de rose, de rouge et de turquoise. Cette semaine, je termine les derniers échantillons!

L’étape suivante?
Une fois les échantillons d’automne/hiver terminés, je fixe une séance photo avec un photographe pour prendre en photo la collection sur fond blanc. J’organise aussi une autre séance photo pour le lookbook. Au cours des dernières saisons, j’ai appris que les photos sur fond blanc sont importantes. Plusieurs magazines demandent des photos professionnelles sur fond blanc et si l’on en a, on a plus de chance d’être publié dans le magazine…Un retour sur investissement qui en vaut la peine. Pendant ce temps, j’organise la production de la collection automne/hiver. L’objectif: être prête à livrer la nouvelle collection à la mi-août.

Tout en organisant la production, je vais me pencher sur la collection printemps/été 2013. Celle-ci doit être prête à la fin août. Le meilleur moyen pour s’inspirer: voyager. Je pars donc à Mexico City du 24 mai au 31 mai! Je vous réserve une série de billets « Mexico City » dans les deux prochaines semaines.

Si je respecte tout cet échéancier, je devrais être prête à temps pour la collection PÉ2012.
Mission impossible? Ça risque d’être un peu serré, mais j’y crois encore! Si ce n’est pas le cas, je me reprendrai à la saison suivante:)

Julia Vallelunga (611 Posts)

Julia Vallelunga est l’éditrice et la fondatrice d’À la mode Montréal ainsi que designer pour sa ligne d’accessoires La Raffinerie. Passionnée par le vintage et les voyages, elle adore dénicher des belles trouvailles d’ici et d’ailleurs. Bachelière en économie et politique de l’Université de Montréal, elle a travaillé comme lobbyiste (pour des gentils) à Bruxelles pendant quelques années et comme conseillère en démarrage d’entreprise. À 30 ans, elle a finalement trouvé sa voie comme entrepreneure!