Depuis deux ans, les Québécois sont privés du site web d’Urban Outfitters. La nouvelle avait choqué plusieurs. On était nombreux à ignorer que la loi 101 s’appliquait également aux sites web. Deux ans plus tard, le site web d’Urban Outfitters est toujours inactif au Québec…
D’autres fermetures de sites web étaient à prévoir. Le petit nouveau sur la liste des sites web non grata au Québec: le site du Club Monaco.
Le message affiché sur leur site web: « Nous sommes désolés…Nous n’avons actuellement aucune boutique en ligne pouvant répondre aux besoins de nos acheteurs au Québec. Veuillez nous excuser pour tout éventuel désagrément. »
Je n’ose même pas énumérer les autres sites web qui contreviennent à la loi, ils seront peut-être « dénoncés » et obligés de fermer…
Une telle loi a-t-elle sa place dans l’ère 2.0?
De mon côté, je suis pour l’affichage en français en boutique. J’aime que l’on me parle en français en premier dans un commerce. Quand un employé ne parle qu’en anglais, ça me dérange. Et je viens d’une famille bilingue. Mon père est anglophone, ma mère francophone.
Mais, pourrait-on laisser le web tranquille?
Je ne parle pas d’organismes gouvernementaux ou d’institutions, mais de simples boutiques installées partout dans le monde. Urban Outfitters a des boutiques en Belgique et en Suède, et leur site web n’est pas traduit en flamand ou en suédois.
Quand une grande chaîne n’est pas installée au Québec, on a le droit de magasiner sur leur site. Une fois qu’ils ont une adresse québécoise, c’est une autre histoire. Pourquoi ne pas bloquer tout le web tant qu’à y être ?
Vous en pensez quoi?
Ah oui, pour avoir accès aux sites « illégaux » du Québec, vous pouvez télécharger Hotspot Shield (votre adresse IP est cachée). En un clic, vous aurez accès à tous les sites bannis sur le territoire québécois et accès aux émissions américaines:)
J’admets qu’il ne semble pas y avoir de juste mesure, mais je crois que les compagnies ayant une clientèle au Qc, et voulant offrir leurs produits ( donc faire des sous) devraient être en mesure d’offrir la version en français de leurs sites( surtout des franchises connues). Je suis bien triste qu’une mesure radicale, comme le bannissement m’empêche d’y accéder ou de commander en ligne, mais il y aura toujours de petits futés pour trouver des solutions…(Hotspot Shield):())
Il est dommage que de grandes compagnies ayant le budget pour franciser leur boutique en ligne ne tiennent pas compte des enjeux linguistiques ( et lois) d’une communauté qu’il vise comme marché! Ceci dit je suis bilingue…Je m’interroge plutôt sur le pourquoi une compagnie comme urban outfitters ou club monaco, ne semblent pas intéressés par cette particularité du Qc? 8 millions pas assez? peut-être alors j’ai un turn off, car j’aime bien ne pas sentir le côté marketing d’un fournisseur que j’apprécie!
Comme consommatrice, je peux utiliser un site en anglais, mais de constater l’effort de respecter cette dites particularité m’aurais plus et d’avantage intéressé à la compagnie en question. Cela dit, la loi 101 dans son application dénature le principe pour lequel elle a été instaurée:(((
Pour le côté des films ( ou autre) la traduction n’est pas toujours représentative de la qualité ou des nuances de la langue d’origine, tout revient a ceux ( ou celles) qui font la traduction et non à l’idée même de traduire…
Je préfère cela dit, donner mon opinion sur le sujet, plutôt que de m’intéresser et m’impliquer pour que l’application de la loi 101 représente un principe auquel j’adhère….
Personnellement, ça me saoule, je trouve ça débile. surtout quand les sites web ne sont pas géographiquement localisés au Québec .On n’interdit pas la vente de littérature anglaise, il me semble, ni l’accès au NY Times…
Un peu comme la traduction systématique des titres de films. J’ai vu dans la rue les affiches d’ »Habemus papam » (de Nanni Moretti), qui est une formule consacrée et latine du conclave, traduites par « Nous avons un pape ». On prend donc les gens pour des demeurés, incapables d’avoir de la culture et donc de comprendre des références étrangères ? C’est d’un triste…
Ça me rappelle aussi le film de François Ozon « Swimming-Pool », qui est donc un film français, avec un titre anglais choisi à dessein (cela avait une résonance avec le contenu du film). Ben ici, il a fallu qu’on traduise ça par « La piscine » (qui est un autre film, plus ancien, avec Delon et Romy Schneider). Bref, le degré zéro de la traduction.
Je trouve cette pratique déplorable, elle dénature les oeuvres, n’aide pas à s’intéresser aux autres langues, prend les gens par défaut pour des incultes et je trouve que les Québécois valent mieux que ça.
Enfin, bref, vaut mieux pas que je me lance sur la loi 101 ^_^
Je trouve dommage qu’on ne profite pas de notre proximité avec la langue anglaise pour l’intégrer davantage, partout. Après, je comprends le souci de protéger le français et la peur de certains de voir leur culture disparaitre (même si je ne crois pas une seconde à cette éventualité, la culture francophone ici est très dynamique)
»Quant à être », ça n’existe pas! »Tant qu’à y être » c’est beaucoup mieux. Ça me fait doucement rire dans un article parlant de la loi 101 mais sans rancune!
Bien oui, tu as raison. Je ne sais pas trop à quoi je pensais…
Donc, si on suit le principe, à partir du moment où Anthro auront un magasin à Montréal, il ne sera plus possible de commander en ligne à moins qu’il aient une version francophone du site?? C’est fou! Je doute qu’ils traduisent rien que pour le Québec. Je trouve la mesure extrême et frustrante, même pour une francophile comme moi.
Personnellement je trouve qu’au delà de la loi 101 ou du contexte du Québec, c’est simplement une mauvais pratique commerciale… Et peut-être un peu de mauvaise volonté de leur part? Traduire et « localiser » un site Web, ne n’est ni compliqué, ni long, ni cher. Ce sont eux qui se pénalisent… Bon d’accord, je suis bilingue, pas du tout radicale et je ne m’empêche pas de magasiner s’il n’y a pas de site en français… Mais rappellons-nous que certaines entreprises ont à cet égard des pratiques exemplaires : Gap, par exemple, qui sont basés à San Francisco, ont à leur emploi une coordonatrice québécoise qui s’occupe du français pour les 3 sites de la marque (Gap, Old Navy et Banana Republic)… C’est bien vrai que certain sites utilisent l’anglais uniquement, mais de par mon expérience c’est plutôt la minorité. Je dirais que le multilinguisme est plutôt de rigueur, même pour les touts-petits marchés (européens par exemple).
Et considérant que Club Monaco est une compagnie canadienne, ça me déçoit pas mal d’eux. Ça pourrait toujours être excusable de la part des Américains, mais je connais très peu de sites canadiens qui ne sont pas bilingues… D’autant plus surprenant que la même équipe est aussi derrière la marque Joe Fresh, qui présente un site très bien traduit.
Malheureusement Club Monaco n’est plus une entreprise canadienne, elle appartient à Ralph Lauren
http://investor.ralphlauren.com/
Ha! Et bien. Bon à savoir.
Que veux tu dire par « touts-petits marchés » ? Les marchés européens sont bien plus gros que le marché Québécois!
Un truc qui me laisse perplexe, c’est que le site d’UO est traduit en français pour la France… Du coup, ça ne doit pas être bien difficile de l’adapter pour le Québec? (Ok, quelques termes sont différents, mais remplacer « débardeur » par « camisole » ce n’est pas si compliqué).
Sinon, je trouve également ça frustrant de me passer de mes sites préférés. Mais il me semble que c’est l’occasion de faire une grande boutique en ligne québécoise qui aurait un partenariat avec ces marques (un genre de net-a-porter québécois, en un peu moins cher si possible). Avis au entrepreneurs averti(e)s…
C’est vrai qu’ils pourraient prendre la version française pour le QC, mais je crois UO n’a pas exactement la même marchandise en Amérique du Nord et en Europe.
La France a 65 millions d’habitants et le Québec, 8 millions…j’imagine qu’on n’est pas dans la liste prioritaire!
La Charte de la langue française s’applique à toute entreprise qui offre ses produits aux consommateurs québécois. Il y a déjà tellement de sites déliquants comme vous le dites qu’il est justifié pour l’Office de la langue française de s’attaquer aux plus gros poissons pour décourager les autres. Votre conception selon laquelle la Charte ne devrait pas s’appliquer au web est totalement farfelue. Les législateurs de tous les pays occidentaux légifèrent ce qui se passe sur le web, notamment en matière de droit d’auteur et de protection des consommateurs. Il n’y a rien qui justifie que le Québec renonce à cette compétence dans un domaine aussi fondamental que le resepct des droits linguistiques.
Belle réponse d’avocate…:)
Peut-être vrai que les législateurs des pays occidentaux légifèrent tout ce qui se passe sur le web, cependant ont-ils les mêmes lois linguistiques que le Québec? Et oui, c’est peut-être farfelue comme idée (comme vous le dites), mais je suis contre des mesures aussi extrêmes, légales ou non.