Faire affaire avec des Japonais 2 octobre 2012

Cela fait environ trois saisons que je vends des créations La Raffinerie à des Japonais. Je l’avoue ma première rencontre avec des acheteurs japonais m’a un peu traumatisée. Après trois ventes, je commence à m’habituer (et je m’adapte) à leur style.

La 1ère vente
Il y a un peu plus d’un an, un groupe de Japonais a débarqué dans mon petit atelier accompagné d’un représentant/traducteur du MDEIE (Ministère de l’exportation etc.). Je n’étais pas tout à fait prête et la collection n’était pas complète. Même si j’ai fait une vente, à mes yeux, la rencontre s’est plus ou moins bien passée. Ils parlaient trois mots d’anglais et riaient beaucoup entre eux. Bref, il y avait énormément de conversation non traduite. Je me sentais un peu exclue! Trois saisons plus tard, c’est parfois toujours aussi mystérieux de vendre à des Japonais.

photo via tokyofashion.com

En mode, ils sont à un autre niveau. Les acheteurs parcourent les grandes villes à la recherche d’accessoires et de vêtements de qualité et faits localement. Ils sont nombreux à rechercher les petites marques indépendantes qui ont une petite histoire. Les acheteurs n’hésitent pas à poser plusieurs questions sur la méthode de production. Ils demandent d’où proviennent tous les matériaux. La pire réponse à leur donner serait probablement « de la Chine ». Leur méthode d’approche est très différente de celle des Américains. Aux États-Unis, la première question est généralement « What’s your price ? » Ils n’aiment pas votre prix…ils passent au suivant.

photo via tokyofashion.com

La 2e vente
Lors de la deuxième visite de Japonais à mon atelier, j’étais malheureusement absente, mais Marie-Ève de Betina Lou a assuré la relève. À mon retour, j’ai entamé une longue série de courriels avec les Japonais. Envois d’échantillons, courriels descriptifs, tout devait être ultra détaillé. C’est quand les acheteurs m’ont demandé de changer les agencements de couleurs que je me suis demandé « bon, c’est qui la designer ici? ». Je me suis calmée et j’ai proposé plusieurs nouveaux styles. Quand j’ai appris qu’ils avaient exigé la même chose à une designer de vêtements québécoise, j’ai compris qu’ils veulent tout simplement adapter la marchandise à leur clientèle. Heureusement, ils ont passé une belle commande pour trois boutiques à Tokyo.

photo via tokyofashion.com

La 3e vente
Je suis maintenant beaucoup plus à l’aise avec les Japonais. Je trouve leurs courriels très très polis. Tellement polis que je dois reformuler les miens 3 fois avant de cliquer « envoyer »! Je n’hésite plus à leur proposer plusieurs couleurs et styles. Ils paient à temps et ils sont fiables. Dans l’industrie de la mode, c’est plutôt rare! Hier, j’ai envoyé une nouvelle série d’échantillons pour le printemps/été 2013 en espérant recevoir de nouvelles commandes pour le printemps.

C’est bien drôle de penser que des Japonaises se promènent avec des colliers La Raffinerie au cou!
Je rajoute Tokyo à ma liste des prochaines villes à visiter.

Avez-vous déjà été au Japon?
Pour un aperçu de la mode au Japon, jetez un coup d’oeil à tokyofashion.com!

Julia Vallelunga (711 Posts)

Julia Vallelunga est l’éditrice et la fondatrice d’À la mode Montréal ainsi que designer pour sa ligne d’accessoires La Raffinerie. Passionnée par le vintage et les voyages, elle adore dénicher des belles trouvailles d’ici et d’ailleurs. Bachelière en économie et politique de l’Université de Montréal, elle a travaillé comme lobbyiste (pour des gentils) à Bruxelles pendant quelques années et comme conseillère en démarrage d’entreprise. À 30 ans, elle a finalement trouvé sa voie comme entrepreneure!


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10 réponses à “Faire affaire avec des Japonais”

  1. Merci pour ce partage d’expérience, c’est toujours très intéressant de découvrir les coulisses du métier ;) L’article m’avait échappé et je suis bien contente de le redécouvrir aujourd’hui grâce à ton annonce FB sur ta nouvelle HUGE vente!! Félicitations! et au plaisir de voir tes colliers portés par les japonaises ^^

    2 novembre 2012 à 10 h 10 min Répondre
    • Merci Sarah:) Un peu stressant d’avoir une aussi grosse commande, mais je suis très contente!

      3 novembre 2012 à 15 h 12 min Répondre
  2. Merci de partager ton expérience c’est vraiment chouette de ta part!

    6 octobre 2012 à 13 h 16 min Répondre
  3. Lorena #

    J’espere que ca va etre ton cas , mais je connais quelqu’un qui fesait des bijoux en argent et le japonais on acheter une parti de sa collection pour faire des copies au Japon.
    Sinon, le Japon est defenitivement une place a visiter!

    4 octobre 2012 à 12 h 40 min Répondre
    • Je crois que ça va avec eux. La dernière fois, ils m’ont commande plus de 100 colliers. Ils distribuent plusieurs petites marques. Mais c’est vrai que ça peut arriver. Il y a toujours des risques!

      4 octobre 2012 à 12 h 46 min Répondre
      • Lorena #

        Tant mieux, et bravo! C’est vraiment super ce que tu fais!

        5 octobre 2012 à 8 h 18 min Répondre
  4. Très intéressant à lire comme expérience, merci de l’avoir partagé et j’espère que la suite sera bonne ;)

    4 octobre 2012 à 10 h 27 min Répondre
  5. Félicitations Julia pour tes ventes au Japon! C’est effectivement un endroit difficile à percer pour les petites entreprises.
    Ton article m’a fait penser qu’au fil de mes ventes en ligne, ayant eu l’occasion de communiquer avec plusieurs clients dans différents pays, un détail m’a sauté aux yeux: les québécois manquent souvent de courtoisie dans leurs courriels, probablement sans s’en rendre compte. Dire bonjour et merci, ça ne tue personne, mais le message est tellement mieux reçu! Je souris souvent lisant les messages de clientes américaines ou européennes qui elles sont presque trop polies!

    3 octobre 2012 à 13 h 19 min Répondre
  6. Great post, I lived in Japan for more than 3 years and it is definitely a very different market there.I was selling in a few stores there but it wasn’t easy! Its great that you were able to « break in » to it. Although lots of Japanese are only worshiping the big designer brands like Louis Vuitton , there is another side of the Japanese market that truly appreciate unique and well made designs that would really set them apart from the masses. Good luck with your ventures there!

    3 octobre 2012 à 10 h 11 min Répondre

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