Ce week-end, le chic souk@sat ouvre le bal des marchés de Noël. Pour cette dixième édition, le souk reprend la même formule. Pendant quatre jours, la Société des arts technologiques se transforme en un superbe loft. Au programme : plus d’une soixantaine de créateurs locaux qui fabriquent de beaux produits. La liste complète des créateurs est ici.
J’aime beaucoup la formule du Souk. C’est un des plus beaux marchés montréalais. Pour mes bijoux La Raffinerie, j’ai eu la chance de participer à deux éditions. En tant que créateur, c’est aussi très exigeant de participer à un marché. Il y a beaucoup de préparation derrière ce genre d’événement. Il y a la production, le marketing, la présentation visuelle… et les quatre jours à passer debout. Physiquement, c’est épuisant. J’ajouterais que mentalement, c’est aussi fatigant. On en rencontre du monde!
Il y a quelques années, j’ai lu un billet très drôle écrit par Angie Johnson, designer de Norwegian Wood. Elle parlait de l’étiquette à adopter lorsqu’on visite un marché de créateurs. Parfois, les commentaires des visiteurs sont assez surprenants. Je n’ai pas retrouvé ce billet, mais j’ai pensé écrire ma propre version tirée de mon expérience (plus de 25 marchés en 6 ans).
Guide des phrases à éviter lorsqu’on visite un marché de Noël
- « C’est facile à faire »
Si c’est si facile, alors faites-le! Ce n’est pas tout le monde qui a le goût ou l’habileté de fabriquer quelque chose. Souvent c’est plus compliqué que ça n’en a l’air.
- « C’est cher »
Comparé à quoi? H&M, Forever21… Oui, c’est plus cher. Mais la main-d’oeuvre n’est pas payée 2 $/h.
- « Peux-tu me faire un deal »
Ce n’est pas évident de vivre de ses créations et les marchés de Noël ne sont pas des marchés de liquidation. Certains designers proposent des rabais, mais mieux vaut ne pas insister! Les revenus des marchés de Noël aident les créateurs à passer à travers les périodes de l’année plus difficiles. Certains designers ne résistent pas à la pression des clients et baissent leurs prix.
- « Ouach, c’est donc bien laid »
L’année dernière, un jeune couple discutait de mes créations devant moi. Bon à savoir : la personne à côté de sa table est généralement le créateur et pas un simple vendeur! Les goûts ne se discutent pas…
- « Tu es capable d’en vivre? »
Et vous, quel est votre salaire? Question gênante, n’est-ce pas!
Heureusement, la majorité des visiteurs sont gentils et à la fin du week-end, on se souvient davantage des belles rencontres.
Achetez-vous dans les marchés de créateurs?
souk.sat.qc.ca
Société des arts technologiques [SAT]
1201, boul. Saint-Laurent
Montréal
18 ans + (un peu absurde, mais la SAT n’a pas le bon permis pour ce genre d’événement)
Julia Vallelunga est l’éditrice et la fondatrice d’À la mode Montréal ainsi que l'éditrice francophone pour le magazine des boutiques Aritzia. Passionnée par le vintage et les voyages, elle adore dénicher des belles trouvailles d’ici et d’ailleurs. Bachelière en économie et politique de l’Université de Montréal, elle a travaillé comme lobbyiste (pour des gentils) à Bruxelles pendant quelques années et comme conseillère en démarrage d’entreprise à Montréal.
Bonjour, nous sommes deux designers de mode québécoises sous la griffe INCORRIGIBLES et nous avons bien aimées ton article! Nous venons d’ailleurs de le partager sur notre page facebook! c’est exactement le genre de commentaires que l’on reçoit en salon!
heureusement, ce n’est pas la majorité. 
mais les gens ont besoin d’être sensibilisés en effet, alors merci. Hi hi
Autre commentaire weird entendu lors de foires ou en visite chez de la parenté: Tu fais des bijoux? Ma fille/mon amie/ma cousine aussi, est ben bonne! La plupart des gens ne réalisent pas que pour en vivre, il faut être plus que bonne. Il faut se démarquer de ce qui existe déjà, constamment se renouveler, faire de la recherche, être sérieuse, travailler d’arrache-pied, persévérer, et que ça prend plus que du 12h semaine. C’est un vrai job à temps plein qui manque totalement de reconnaissance. Ce n’est PAS un hobby. Et on n’achète pas nos fournitures à l’Oiseau Bleu.
Je travaille dans un atelier de reliure qui a pourtant pignon sur rue et malgré ça, les gens (souvent aisés) essaient souvent de nous dealer les taxes !
Je veux dire, come on, qui deale les taxes chez le coiffeur, le cordonnier, ou Renaud Bray ??? Alors pourquoi le faire chez nous ?
J’adore! Tu as tout à fait raison Julia.
En fait, ce n’est pas seulement dans les marchés de noël ou les foires qu’on entend ces remarques. Souvent, dans la vie de tous les jours, notre carrière fait en sorte que ce sont les commentaires qui se répètent le plus souvent.
Petit guide très intéressant à publier et re-publier
Merci Marie-Anne:) Tu as raison, ces commentaires, on les entend aussi 365 jours par année!