Entrepreneure : Émilie Iggiotti 10 novembre 2015

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Pour la série de billets « Être entrepreneur », je jase d’entrepreneuriat avec des entrepreneurs inspirants qui me racontent leurs défis quotidiens ainsi que les hauts et les bas d’être entrepreneur.

Photographe à temps plein, Émilie Iggiotti a fait, il y a quelques années, un virage à 180 degrés. Après avoir terminé une maîtrise en droit et travaillé comme avocate, Émilie a décidé de devenir photographe. Son souhait : faire un métier qu’elle aime et être heureuse. Beaucoup de photographes amateurs rêvent un jour de pratiquer leur métier à temps plein, mais peu osent le faire. Entrevue avec Émilie Iggiotti, une entrepreneure qui a eu le courage de changer de métier.

Entrepreneure : Émilie Iggiotti
crédit photo: Andréanne Gauthier

.01 En tant que photographe à temps plein, te sens-tu aussi entrepreneure ?
Pas toujours. Je m’explique… je n’ai pas une grosse entreprise ni même une très petite entreprise, je suis toute seule à tout faire et parfois, c’est compliqué et difficile. Même si on doit faire face aux mêmes interrogations, problèmes, challenges que les entrepreneurs “classiques”, parfois je trouve que les gens pensent que nous sommes juste des gens qui appuient sur un bouton pour gagner leur vie. Mais la réalité est que les photographes sont des entrepreneurs.

.02 Ton projet d’entreprise a-t-il beaucoup évolué ?
Il est sans cesse en évolution je trouve. Au départ, quand on commence, on veut tout faire, on se “spécialise” dans tout et puis petit à petit, on découvre qu’il y a des choses qu’on n’aime pas faire, et c’est bien correct.
Je viens d’annoncer officiellement que je ne photographierai plus de mariages en 2016 afin de me consacrer entièrement à la photo lifestyle, commerciale et éditoriale. C’est un défi, car il y a déjà beaucoup de photographes dans ce secteur, mais bon je pense qu’il y a aussi de la place pour tout le monde.

.03 As-tu eu besoin de financement ?
Non, j’ai toujours réussi à m’auto-financer. Mais je n’ai pas de studio et je travaille “on location” comme on dit, donc cela réduit grandement les dépenses.

.04 Tu aimes être entrepreneure quand…
Je me lance dans un nouveau projet de séance photo, avec une équipe dynamique et un client inspirant et que tout le monde est hyper motivé pour satisfaire le client.

.05 Quelles sont les fausses idées sur l’entrepreneuriat ?
Que l’on travaille moins que les jobs de 9 à 5 ! Je pense que je travaille tout le temps, même quand je suis en vacances.

.06 Que faut-il pour être entrepreneur ?
Du bon sens, un peu de folie, de la flexibilité, un peu d’intuition, de la créativité et surtout de l’énergie. Je ne connais aucun entrepreneur qui est paresseux, même ceux qui ont l’air de tout réussir “facilement” sont en réalité des travailleurs acharnés.

.07 Et si c’était à refaire ?
Je le referai à 200 %, mais avec quelques modifications.

.08 Une journée typique ressemble à quoi ?
Je ne me lève pas trop tôt (je ne suis pas du matin), vers 8 h généralement. Je consulte mes courriels et je regarde mes tâches de la journée. Si je n’ai pas de séance, je travaille de la maison, donc la matinée est souvent réservée à tout ce qui est administratif et réseaux sociaux (envoi de contrat, entretenir les réseaux sociaux, etc.).

Les tâches quotidiennes dépendent de ma charge de travail : rédaction d’articles pour le blog, retouche des photos de ma dernière séance, réalisation d’une galerie en ligne prête à livrer au client, création d’un album photo, préparation des prochaines séances, planification…

Si j’ai une séance, je passe généralement la journée en studio, ou quelques heures chez le client.
Comme je n’ai pas de studio et que je travaille de chez moi, j’essaie le plus possible de planifier les RDV clients et mes séances à Montréal la même journée.

Si je n’ai pas de séance, je fais une pause pour l’heure du lunch et c’est aussi le moment où je vais à la poste ou la banque. Je recommence généralement à travailler vers 14 h et c’est là que je commence la retouche photo à proprement parler. C’est un travail qui est assez long, donc je découpe cela en plusieurs étapes : d’abord la sélection des photos, ensuite un premier passage pour les retouches de base (contraste, balance des blancs, luminosité), puis une retouche un peu plus précise, et enfin un dernier tri afin de livrer les photos au client.

Je fais une pause en fin de journée, je relève mes courriels et je vois s’il y a des demandes spécifiques pour le reste de la journée. Je laisse la retouche de côté et je reprends les tâches plus administratives. Puis, c’est l’heure du souper, là où j’essaie de décrocher, mais c’est aussi le moment où les clients sont chez eux et ils pensent à vous envoyer des courriels ou des messages concernant leurs photos. 😉

Il m’arrive souvent de retoucher le soir en cas de période intense (comme la saison des mariages), car c’est un moment plus calme où je suis moins dérangée la journée et donc plus efficace.

.09 Un conseil à ceux qui veulent se lancer en affaires
De mettre leur peur de côté et d’écouter leur curiosité, de foncer. Même si on fait des erreurs, c’est pas grave, l’expérience en elle-même en vaut la peine. On peut toujours recommencer mieux. Le plus grave, c’est ne jamais rien essayer et de rester dans sa zone de comfort.

​.10 Quels sont tes prochains projets ?
Déménager en Alberta et recommencer mon activité photo là-bas ! C’est un nouveau défi et je suis très excitée.

Merci Émilie !
www.emilieiggiotti.com

* Crédits photos 2 à 6 : Émilie Iggiotti

Julia Vallelunga (1134 Posts)

Julia Vallelunga est l’éditrice et la fondatrice d’À la mode Montréal. Passionnée par la déco et les voyages, elle adore dénicher des belles trouvailles d’ici et d’ailleurs. Bachelière en économie et politique de l’Université de Montréal, elle a travaillé comme lobbyiste (pour des gentils) à Bruxelles pendant quelques années et comme conseillère en démarrage d’entreprise à Montréal.


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