Entrepreneure : Christelle Tanielian 15 avril 2015

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Pour la nouvelle série de billets « Être entrepreneur », je jase d’entrepreneuriat avec des entrepreneurs inspirants qui me racontent leurs défis quotidiens ainsi que les hauts et les bas d’être entrepreneur.

Entrepreneure : Christelle Tanielian
Chaque semaine, Christelle Tanielian, styliste culinaire aux multiples talents, publie ses délicieuses recettes dans La Presse, La Presse+ et sur son blogue Christelle is Flabbergasting. Son projet d’entreprise, elle l’a démarré un peu par hasard en suivant ses passions. Depuis 2008, elle multiplie les collaborations ici comme à l’étranger. Cette entrepreneure inspirante a toujours plus d’un projet en tête. En ce moment, Christelle prépare un atelier de stylisme culinaire, une conférence de blogueurs et ses vacances à Hawaii où elle compte développer du contenu.

Cet automne, « Ensemble : cuisine gourmande et colorée« , le premier livre de recettes de Christelle est sorti en librairie. Toutes les recettes sont influencées par ses voyages et ses origines métissées (arméniennes, libanaises, syriennes, françaises). Elle y signe les recettes, le stylisme et les photographies. À découvrir!

crédit photo : Christelle Tanielian

.01 Comment es-tu devenue entrepreneure?
En fait, je me considère comme une entrepreneure que depuis très peu de temps!
Quand j’ai lancé mon blogue Christelle is flabbergasting, en 2008, c’était pour donner des nouvelles à mes amis. Il a ensuite évolué naturellement en blogue de cuisine et voyage – mes deux grandes passions– et j’ai pris de plus en plus de plaisir à l’alimenter.

Après avoir collaboré ponctuellement avec plusieurs marques et médias, j’ai finalement quitté mon emploi de directrice artistique et me suis lancée à la pige. Au départ, dans ma tête, j’étais « juste pigiste », puis à force de discussions avec des amis entrepreneurs, je me suis rendue compte que j’étais confrontée aux mêmes questions et défis qu’eux (la gestion de mon temps, ma rentabilité, le développement d’affaires…) et j’ai du me rendre à l’évidence : j’étais entrepreneure!

crédit-photo : Sarah Scott

02. Ton projet d’entreprise a-t-il beaucoup évolué?
Oui, et ça c’est fait naturellement encore une fois… sans plan d’affaire! 
De passe-temps, mon blogue est devenu mon portfolio en ligne au travers duquel mes clients ont un aperçu de mon travail et me contactent. C’est ma meilleure carte de visite.


Aujourd’hui, j’aspire à faire évoluer mon entreprise : ça a commencé par arrêter de travailler toute seule de chez moi, partager un studio et faire parfois appel à d’autres pigistes pour m’aider dans mon travail. Éventuellement, je pense que j’adorerais être entourée d’une petite équipe, mais pour ça, je dois apprendre à me faire confiance et à lâcher du lousse! J’y travaille!

.03 As-tu eu besoin de financement?
Non, je n’ai pas eu besoin de financement. En travaillant en agence de design, j’avais réussi à économiser assez et ça m’a permis de me lancer à mon compte, sans avoir trop trop peur. 
J’ai néanmoins fait ça par étapes : en travaillant pendant un an à 4 jours semaines avant d’oser démissionner! Ça m’a permis de me rendre compte de ce que je n’arrivais pas m’avouer : ce que je voulais vraiment faire en me levant le matin c’était de cuisiner, photographier et écrire sur mon blogue.

Gâteau au citron vert, vanille et huile d’olive | crédit : Christelle Tanielian

.04 Tu aimes être entrepreneure quand…


Mes clients me contactent pour me demander de faire pour eux exactement ce que je fais sur mon blogue : pour n’importe quelle personne créative, c’est la meilleure des récompenses!
 Je sais que c’est une chance, parce que ça n’a pas toujours été la cas. Évidemment, ça implique beaucoup de travail derrière!

J’aime aussi me permettre d’aller au yoga et bruncher avec une amie à 11h (j’ai l’impression de faire « le travail-buissonnier »!) et me dire que je travaillerais plus tard par la suite! Parfois, quand je suis vraiment tannée de travailler, je vais marcher, je vais prendre un café ou faire les boutiques. Mais bon, on va se dire les vraies affaires : ça n’arrive pas SI souvent. La majorité du temps, si je veux que ça roule, je suis en cuisine ou devant mon ordinateur à travailler.

.05 Quelles sont les fausses idées sur l’entrepreneuriat?
Qu’on est totalement maître de son temps! Oui et non. Il faut être très organisé pour ne pas se laisser déborder et aussi apprendre à s’aménager du temps pour soi, sans travailler!
 Le 9 à 5 n’existe pas vraiment. Ton cerveau est constamment en état de veille et, personnellement, je n’ai jamais autant travaillé que depuis que je suis à mon compte! (bonjour à mes anciens employeurs s’ils lisent ton blogue!)

.06 Que faut-il pour être entrepreneure?


Je pense qu’il faut être passionné avant tout. Sans passion pour le service que tu offres ou le produit que tu vends, je trouve que l’investissement (en temps, de ta personne ou financier) ne vaut tout simplement pas le coup!



L’organisation est pour moi un autre point essentiel. En étant entrepreneur, tu dois être de tous les fronts et être prêt à porter plusieurs casquettes : gestionnaire, comptable, créatif. Il faut être flexible.

Enfin, un point sur lequel je travaille beaucoup : apprendre à déléguer. Ce n’est pas facile quand c’est SON bébé qu’on a mis tant d’énergie à construire, qu’on est habitué de tout faire tout seul, mais c’est vital et essentiel si tu veux faire croître ton entreprise à un moment donné.

Super salade de kale, mâche, herbes fraîches, légumes rôtis, ricotta, grenade et noix | crédit : Christelle Tanielian

.07 Et si c’était à refaire?

Je ne changerais rien! Quand je prends le temps de m’arrêter pour regarder objectivement ce que j’ai réalisé en 7 ans, je suis heureuse du chemin que j’ai parcouru et de voir les belles opportunités que mon blogue m’a apporté et continue de m’apporter.

.08 Une journée typique ressemble à quoi?
Je marche pour aller jusque mon atelier : ça me fait vraiment du bien!
Ensuite, je peux aussi bien être en cuisine à tester, re-tester et re-re-tester des nouvelles recettes (je suis un poil perfectionniste, peut-être !) qu’en studio pour prendre mes photos ou devant l’ordinateur à travailler des photographies, écrire mes chroniques ou un billet de blogue, répondre à des courriels… sans oublier une dose quotidienne de réseaux sociaux: j’adore échanger avec mes lecteurs.

J’essaye très fort de me garder du temps pour un lunch entre amis, un 5 à 7, un cours de yoga, même si je n’y arrive pas tout le temps…

.09 Un conseil à ceux qui veulent se lancer en affaires
Attache ta tuque ? 😉 Plus sérieusement, encore une fois d’être passionné, organisé et de ne pas tout de suite quitter le fameux travail qui paie ses factures.



Il faut aussi « faire ses devoirs » et analyser son marché, sa clientèle, identifier les besoins auxquels on va répondre, discuter encore et encore de son projet, avec des amis mais aussi avec d’autres relations et entrepreneurs qui auront des avis plus objectifs. Et puis oser! Se faire plaisir! Essayer! Et ne pas oublier que se casser la gueule fait aussi partie du processus. Oui ça fait très citation Pinterest, mais je crois très fort, comme on dit, que l’échec fait partie de la réussite.

Pouding crémeux de chia au lait de coco, coulis au fruit de la passion et sirop d’érable | crédit : Christelle Tanielian

.10 Les entrepreneurs qui t’inspirent en ce moment
Toi, Julia, tu m’inspires ! Ce que tu as fait avec ta marque La Raffinerie (je porte encore tes boucles d’oreilles en répondant à ces questions!), ton site À la Mode Montréal et la boutique en ligne, je trouve ça très inspirant !


Par la force des choses, beaucoup de blogueuses m’inspirent : je pense à Garance Doré, qui a su garder le ton qui la caractérise tout en multipliant les projets créatifs en collaboration avec les marques ou magazines qui ont a coeur de se démarquer (je conseille de regarder son keynote au Alt Summit!), ou à Lisa Gachet du blogue Make My Lemonade, pour les mêmes raisons.

Quand j’ai le temps, j’adore lire les billets sur l’entrepreneuriat au féminin « Biz Ladies » du blogue Design*Sponge ou les conseils de Bri Emery du blogue Design Love Fest.

Au Québec, j’aime beaucoup ce qu’est entrain de faire Aurélie Sauthier avec Made in Blog, qui met en relation les marques et blogueurs de façon transparente et intelligente.

En fait, je me rends compte que je suis le travail de beaucoup de femmes entrepreneures ! Ce doit être leur énergie fonceuse qui m’inspire à faire de même !

Merci Christelle!
christelleisflabbergasting.com

Julia Vallelunga (521 Posts)

Julia Vallelunga est l’éditrice et la fondatrice d’À la mode Montréal. Passionnée par la déco et les voyages, elle adore dénicher des belles trouvailles d’ici et d’ailleurs. Bachelière en économie et politique de l’Université de Montréal, elle a travaillé comme lobbyiste (pour des gentils) à Bruxelles pendant quelques années et comme conseillère en démarrage d’entreprise à Montréal.


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4 réponses à “Entrepreneure : Christelle Tanielian”

  1. superbe article, j’adore cette série, car je suis en plein dans ce tournant présentement. <3

    19 avril 2015 à 0 h 05 min Répondre
  2. Bravo quelle énergie positive et communicative.
    Inspirante, comme toujours !

    16 avril 2015 à 5 h 15 min Répondre
  3. superbe article!
    allô christelle :)

    15 avril 2015 à 15 h 21 min Répondre
  4. Super article et excellente série. C’est inspirant :)
    J’ai hâte de lire la suite!

    15 avril 2015 à 10 h 36 min Répondre

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